Guillaume Mignot
Résumé
Notre thèse répond à un manque important de recherches qualitatives dans la littérature relative à l’aspect humain des fusions-acquisitions (F&A). Plus particulièrement, elle s’intéresse aux dynamiques identitaires à l’œuvre dans un contexte où les frontières qui définissent les groupes sont redéfinies. Il existe de nombreuses manières d’aborder un concept aussi complexe que l’identité. En sciences de gestion, ce sont les conceptualisations de Tajfel et Turner, Stryker et Burke ainsi que de Whettenn qui ont eu le plus d’influence (Ashforth, Harrison and Corley, 2008). Compte tenu du fait que les F&A abordent des problématiques intergroupes, les théoriciens des F&A se sont essentiellement appuyés sur la théorie de l’identité sociale (Tajfel, 1981). Dans les F&A, les dimensions de la comparaison sociale sont principalement définies par les facteurs économiques antérieurs à la fusion alors que les relations de pouvoir sont définies par la domination au sein de la fusion (Giessner et al., 2006). Cela étant, les théoriciens des F&A parlent peu de la domination au sein de la fusion. Or, pour Tienari and Vaara (2012), la domination est une question cruciale en ce qui concerne les identités et l'identification dans les F&A. Aussi avons-nous choisi de saisir les appels à mobiliser la théorie postcoloniale au sein des organisations (Prasad, 2003; Jack et al., 2011) afin de tenter de mieux comprendre ces phénomènes de domination. Ces théories nous informent, en effet, sur les processus de politique identitaire (Thomas, 2009) à l’œuvre dans le cadre de la domination coloniale. En outre, pour ce que cette approche se divise en un courant marxiste et un autre postmoderniste, nous soumettrons les données empiriques tant aux concepts de Fanon (1952, 1961), Said (1978) et Bhabha (1994).
Direction de thèse
Bénédicte Vidaillet et Isabelle Vandangeon-Derumez
Date d'inscription en 1ère année de thèse
1er octobre 2019